La nuit où je suis né, je n'ai rien vu du monde, aveuglé que j'étais par les sunlights du scialytique. Je me doutais bien que le monde n'étais pas tel que je ne le voyais pas, qu'il ne serait pas tel que je le verrai mais qu'il devait être une espèce de pertinence entre les deux.
En vrai, je suis
né les yeux clos
et ne me décidai pas à décoller les
paupières
Ce que personne ne me dit, c'est qu'il allait falloir que je crois en des idées, en mon sexe, au pouvoir de l'argent et en quelque truc qui adoucirait la peur de la mort qui venait de me submerger, comme le jour où Jonas fut rejeté dans les dunes de sable sec comme le jour où Pinocchio fut avalé par une baleine.
Ainsi jonas, avalé recraché devint la vie ayant déjà voyagé dans la mort. Comme Achab amputé, enchristé sur la baleine blanche, je rêve d'embarquer avec moi un nouvel équipage du Péquod.
De là à croire
que la vie est une résurrection, faut pas exagérer. on
vient de rien et on redevient Rien. Entre les deux néants il y
a TOUT; et malheur à celui qui n'y mettra pas tout. Il faut
être persuadé que tout tourne comme dans l'univers et le
vertige. Après, quelqu'un peut-être nous fermera les
yeux pour que l'on puisse à nouveau ressembler au
nouveau-né. -