(Ceci n'est pas une "installation" mais un démont(r)age éphémère.)
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et surlignez vers le bas de la page à partir d' ici Le
crime du texte
Ayant déjà tué mon père à onze ans, au sens figuré et un peu au sens propre, je n'avais plus que la mort à tuer. De la snuff écriture à tel point que tous ceux qui lisent sont anéantis. "Non, c'est trop sinistre, on ne peux pas travailler la-dessus pendant plusieurs mois" m'avait répondu un éditeur.
De l'écriture qui montrerait le sens très intime des "choses" mais sans l'exhiber comme une icone. Quand les mots commencent à tuer véritablement c'est qu'ils deviennent de Loi. Ce n'est plus une révélation "sémantique" c'est une théophanie.
Mais avec une écriture sympathique, je pense de préférence à la lumière de la flamme qui révèle le texte même si c'est une Mag Lite de FBI. Comme si la page web était une cellule de prisonnier désaffectée du temps dont un pan de mur soudain serait éclairé d'un clic pour montrer des graffitis, tracés par des ongles ensanglantés, réduits à cinq sillons verticaux entrecroisés par cinq autres sillons horizontaux qui renvoyaient le condamné à morts aux barreaux et à la mémoire de trame de son écran de télévision. La parole est dite, le textus est tissé, le Jeu est joué.
"S.OS HELP ME", mais ce cri est aussi muet que celui d'Edward Munch car le squelette en poussière est toujours attaché aux chaînes dans un coin du cachot.
Puis la torche s'éteint, les piles s'usent, le doigt s'engourdit à force de soutenir le clic et le texte disparaît comme il est venu. Aucun éditeur n'en profitera jamais, le logiciel interdit tout second clic, c'était presque pour rien mais c'est ce PRESQUE qui fait la différence avec le néant.