BONNE NOUVELLE

On peut apprendre à poursuivre la mort pour usage de faux.

Je connais des gens qui rient tellement, qu'ils manquent mourir de joie.

Je ne sais pas si la vie est belle mais elle EST, partout sur terre sans que l'on sache véritablement si elle est ailleurs dans l'univers? Des molécules douées d'auto-reproduction et d'évolution sont à l'origine du passage de la matière à la vie depuis 4 milliards d'années. Sans doute, sous la banquise d'Europe une des lunes de Jupiter (dont on parle dans le film de Kubrich "2001") les conditions de la synthèse majeure sont-elles encore possibles aujourd'hui. Mais personne n'a encore démontré un 2emme exemple de vie sur une seule des 194 exoplanètes découvertes.

Aux dernières nouvelles il paraîtrait que le langage serait un virus venu de l'espace.


Cela ne sert à rien de vous énerver (les choses ont toujours été ainsi) chut, pas de bruit, pas de vagues, la vie est comme un lac. Carpe diem, souriez à la vie et aux caméras . Je veux bien croire à l' Epiphanie mais à condition qu'elle soit comme un trou noir imaginé par les astrophysiciens et pas comme une lumière qui brûle les blancs et vous rend aveugle.

De toute manière il faudra descendre sous la terre, passer sous l'eau et s'arrêter à la dernière Station

à la dernière Mansion. Vous prenez la ligne 4, vous descendez métro Bonne-Nouvelle et vous remontez le boulevard jusqu'au Grand Rex et vous entrez voir un film dans la grande salle en regardant les étoiles au plafond.

"Ce navire à l', tu peux couper la corde." (Desnos).

C'est au détour d'une boucherie vermeille et chaude que je l'ai vu monter sur le pont des reviens-t'en. Le boucher sortait de son estafette de livraison, la blouse blancvhe de chirurgien couverte de sang, une vieille femme balbutiait une commande et parlait du mauvais temps. Quant elle entra, même les mouches s'arrêtèrent de bourdonner. Encore jeune et grande, elle était à l'évidence l'Incarnation de la beauté. Jamais plus belle qu'elle n'avait franchi le seuil du commerce. Honte à la laideur du monde, semblait-elle murmurer dans un parfait silence: "Deux bavettes, s'il vous plaît." Sa robe était si longue qu'elle lui cachait les jambes qu'on devinait être de faon. D'un ton fièr pour dire adieu elle dévisagea toute la boutique avec ses grands yeux noirs et disparut au premier tournant de la rue. Pour en avoir le coeur net, je courus à sa suite et la vis monter dans une vieille voiture aux côtés d'un chauffeur qui aurait pu être son père, son frère, son amant mais certainement pas son enfant.

Le noir descend progressivement sur les pectateurs et le rideau qui s'ouvre transforme l'horizon en une grande toile de fond blanche sur laquelle viennent s'inscrire les rêves les plus fous. Le premier d'entre tous fut un cauchemar intitulé: "La bataille du rail" de René Clément... en plan subjectif le condamné à être fusillé attend son tour au quart de seconde, juste après que face au vieux mur, ses trois autres camarades résistants auront été "PASSES PAR LES ARMES", je veux écrire: tués et assassinés, et fixe obstinément, exaspérément, une petite araignée (comme il en surgit la nuit des trous noirs au bas des plinthes) qui a toute la vie devant elle pour tisser sa toile. Etrange présage du web et du net.

Je n'ai jamais su où était la victoire de la mort (car il y en a bien une, contrairement à ce qu'osent affirmer les intellectuels) mais j'ai appris quand j'étais enfant dans quel espace se mouvait l'absence comme un cloporte rempant. -----------------------------------------------------------------