Enfant, j'écoutais le poste, l'oreille collée sur le haut-parleur, non que le volume était trop bas, mais pour la seule raison que je voulais rentrer dedans la VOIX comme comme on enjambe les miroirs pour passer de l'autre côté. Plus tard, jeune cinéphile, je me plaçais systématiquement dans les premiers rangs pour être envahi par l'image comme on le fit merveilleusement au temps du

Aujourd'hui j'ai décidé, une fois de plus, d'arrêter les news un peu comme on jure d'arrêter de fumer. Pas de problème, je fais confiance aux autres pour me faire part des mauvaises nouvelles du jour et je préfère cela cent fois à la voix de la péripatéticienne des fréquences modulées (qui n'a plus rien à voir avec Aristote mais qui déambule sans joie sur les trottoirs des médias) qui vous annonce avec le phrasé des "embarquements immédiats" les toutes dernières catastrophes du monde. Il y a pourtant des bonnes nouvelles à annoncer mais aucun concert, aucun anticyclone n' oblitérera jamais l'oppression des gueux et des malheureux.

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