L'étrangleur de Remington place

ou (OLP oblige - ouvroir - travailleuse - travail: torture) de fil en aiguille à la façon de Pénélope et du Couseur de chants.

Avertissement: comme on ECRIVAIT jadis en inter-titre, au cinéma, avant le VISA de CENSURE: on demande au spectateur de vérifier si ce film est visible par des mineurs (à cette époque lointaine, moins de 21 ans) ... et je propose aux e-lecteurs de faire la part du vrai et du faux, sachant que la vérité est aux toilettes - merci aux "Yes Men"... Certains hoax se sont glissés dans le site par pure perversion.

Grand adorateur de la radiophonie, du cinématographe et de la télévision, je me souviens de l'émission d' Orson Well(e)s au Carré, sur les Martiens, qui tels des ennemis terrestres envahissaient leur propre Terre et créa la panique parmi les auditeurs ...Trente ans plus tard Peter Watkins renouvela la vraie-fausse nouvelle avec La Bombe faux reportage pédagogique sur la peur de l'explosion nucléaire.

Mais en littérature les Poèmes d'Ossian relevaient déjà de l'idéologie subversive des hoaxers. Au XXeme siècle Romain Gary réussit une supercherie majeure. Le premier faux clonage d'être humain fut aussi un coup médiatique "hoaxé" et osé.

L'un de mes proverbes préférés est: "Parler pour ne rien dire". .. simplement pour le simple fait qu'il m'a toujours renvoyé à la bouche comme une mauvaise salive : Ecrire pour ne pas parler, écrire à voix basse, écrire pour apprendre à se taire, car du jour où il tombait des cordes sur le cimetière de mon père et où la dalle avec ses lettres d'or de naissance et de mort, est retombée sur la dépouille d'un bruit sourd en même temps que claquait le tonnerre, je n'ai jamais pu me résoudre à croire que je pourrai parler à quelqu'un et que quelqu'un pourrait m'adresser la parole.

En découvrant la littérature épistolaire (y compris celle dont les auteurs avaient interdit la publication posthume) je comprenais ce qui était le comble et la perversion de la littérature. On n'écrit pas pour le public, en même temps quand on écrit c'est toujours au moins pour un Autre fictif, mais pas pour soi. Le journal intime n'a qu'un but (c'est la lettre cachée) être un jour découvert et connu par le plus grand nombre (cf : "La confession impudique" de Tanizaki).

Vers ma vingtième année j'ai délaissé mon orange mécanique (machine à écrire italienne) pour revenir à la plume d'or qui gratte le papier de Hollande en attendant les ordinateurs, pour l'unique raison que je détestais le graphisme de mon écriture.

J'ai été élevé à coup de "tu écris comme un cochon

ton écritutre est illisible" ... ce qui ne me laissait pas beaucoup de chance pour COMMUNIQUER.

La Machine à Ecrire, et les prothèses qui suivirent, devenait ma seule chance de me tirer de ce mauvais pas.

Je ne connais plus que les professeurs d'esthétique pour avoir une "belle écriture".

J'ai connu bien des chercheurs d'emploi à qui les spéculations du graphologue de service faisaient peur.

De même, utilisant une référence toujours chère mais en flirtant cette fois du côté du traitement de l'image et de la puissance de calcul , les publicitaires de la pomme croquée (l'un des deux inventeurs était au régime jus de pomme) passaient de Gutemberg à Léonard de Vinci lui aussi inventeur de machines fabuleuses.

Puis en 1992 je suis passé à l'ordinateur portable pour pouvoir écrire sur mes genoux croisés comme le scribe: retour à l'origine car je pense que l'écriture littéraire est tentative de retour à l'origine.

En allant vite dans le temps (comme le dénonce Paul Virillo) mais en ne sentant plus le déplacement du voyage (enfant quand je téléphonais à New York il y avait un temps de retard pour que la réponse parvienne - comme aujourd'hui avec la TNT télévision numérique ce qui permet de constater que DIRECT n'est pas simultanéité - ce qui peut laisser prévoir une forme de CENSURE, coupe même dans le DIRECT.) on a l'ordinateur sur les genoux et sur la plage, on peut écrire et COMMUNIQUER partout où passent les micro-ondes du WI-FI.

Ainsi il m'est arrivé d'écire (work in progress) de balancer sur le SERVEUR, et de recevoir un mail dans les heures qui suivaient (7h) tout record battu.

Le temps du courrier à l'auteur tendait à disparaître.

C'est fort gênant de sentir quelqu'un lire par dessus vos épaules en même temps que vous écrivez. Après-tout: rien empêche un écrivain de se mettre en scène avec une web-cam au moment précis où il écrit. Mais nous sommes dans l'ère du désenchantement (scientifique) et la littérature médiatisée n'est plus de l'ordre du secret.

Même la chambre noire du photographe avec la lampe rouge (comme au bordel) interdisant de pénétrer a disparu avec le numérique.

On dévoile tout. Le work-in-progress sera désormais sous un tulle transparent.

Même si parallèlement je peux envoyer un mail à un e-lecteur et que celui-ci me réponde plusieurs semaines après comme si c'était une malle-poste qui lui avait livré le message avec deux chevaux attardés.

Distance et instantanéïté deviennent illusoires à part égale.

Mon premier référencement date précisément du tout premier forum dans lequel même j'ai lu le mot d' e-lecteur, à savoir Zazie-web: "LA COMMUNAUTÉ DES e-LECTEURS" qui me renvoyait au fantasme de l'e-book et d'une bibliothèque que je pourrais choisir petite comme une urne en bois précieux enfermant mes 3000 volumes très lourds à déménager. Cet e-book pourrait être lui-même enfermé dans un coffret du plus beau cuir animal et doré sur tranche par d'épaisses feuilles d'or. Où serait le scandale si en plus cet ouvrage bourré d'électronique était rouge vermeil et posé sur un lutrin dans une pièce pas plus grande que des latrines et qui ressemblerait à un petit cabinet de lecture: comme le lieu d'aisance où le philosophe aimait lire.

"JAMAIS on ne lira un livre sur un ordinateur de poche" affirment les iconoclastes paradoxaux.

Nous ne sommes plus au VIIIeme siècle et tout le monde se soumet au culte des images.

Un enfant qui commence à lire affirme encore qu'un livre de "VALEUR" est un livre sans image.

Du texte, rien que du texte et encore du texte (sauf pour la littérature électronique où l'idée même est exclue. Mais si l'on considère les progres de la technologie (comme le téléphone à l'étranger) et que l'on feuillette les livres comme on le fait à la nouvelle BIBLIOTHEQUE D'ALEXANDRIE (célèbre pour ses 700 000 rouleaux de papyrus), en passant son doigt sur l'écran tactile lui-même posé à plat et aussi mat qu'une feuille blanche ... on se demande?   si les bibliothèques ne vont pas se vider de leurs lecteurs sans e- ? et je suis bien placé pour le constater. Parmi les élèves de terminale le COPIER-COLLER règne en maître et sans vérification des sources. Pourquoi consulter le très lourd TLF publié par le CNRS en 16 volumes alors que celui-ci est sur le Net avec un remarquable moteur de recherche? Pourquoi consulter l' Encyclopedia Universalis, pourquoi feuilleter un Atlas ...  (je ne parle pas des publications scientifiques) ... mais par contre pour lire un roman de Julien Gracq il nous faut toujours (pour l'heure) prendre le coupe-papier et découper les pages d'un Corti. Jadis et naguère le copié-collé existait déjà: Bartok et d'autres ont "emprunté" des thèmes populaires qu'ils avaient souvent, uniquement mémorisés par audition (sans notes ni magnétophone).

Il y a quelque temps, après avoir rédigé un Mémoire sur Jean-Marie Gustave Le Clézio (qui affirmait qu'il n'écrivait que pour communiquer avec les autres: ce grand timide) , 1 - je me décidais à lui écrire (avec mon stylo bic) 2 - (la réponse tardant à venir) à sonner à sa porte (à Nice) entre temps sa lettre me parvenait - ce qui ne m'a pas empêché d'aller appuyer sur le bouton en cuivre du timbre de la sonnette du troisième étage. 

Je possède toujours sa lettre (comme celle d'autres écrivains) et telle une RELIQUE je peux toucher le papier et sentire l'odeur passée de l'encre. Un mail d'un e-lecteur reçu, lu, non-imprimé et effacé (jeté à la poubelle par pur plaisir de l'analogie) n'a pas grande saveur même si c'est de l' INSTANTANE.  En cela le numérique virtuel (à moins d'atteindre au cinéma tactile et parfumé de la science-fiction) restera toujours en-deça. 

Pourtant l'instantanéité de la communication peut générer un conflit d'influence entre lecteur - auteur - lecteur. 

J'écris, je publie (j'édite), l' e-lecteur lit, imprime (print) , réfléchit (un certain temps ou pas du tout) et répond de suite à l'auteur par le MAIL-TO.  Horrible immédiateté! 

Si je lis un livre de littérature acheté mardi en librairie, le temps que je le lise, que j'y réfléchisse et que je trouve une fausse adresse (celle de l'éditeur) pour écrire à l'auteur: il va s'écouler de l'eau sous les ponts qui fera même que l' AUTEUR pourrait devenir un MORT. 

Bref, je considère que la spécificité de l' e-lecteur est de pouvoir être VIVANT en même temps que l' e-criturien, moi qui ne parle que de la MORT. De même l'e-lecteur s'approprie une nouvelle technologie pour communiquer (honnêtement ou non) avec son identité ou par un pseudonyme à une autre identité ou un autre pseudonyme, même si la pratique du pseudo ou de l'anonymat n'est plus très fréquente dans les médias (il convient d'être RE connu) . Je n'ai qu'un exemple contemporain de livre anonyme (et encore?) dans ma bibliothèque. Tout le monde sait qui était Emile Ajar ... depuis le risque de non-rétribution est trop grand!

Enfant (mon père est mort quand j'avais 11 ans - et c'est le sujet et le livre gordien de DARK SUBMARINE-) j'allais souvent me promener et visiter les trouvailles de VINCI DA CODE au Clos Lucet . Ses folles machines d'anticipation (y compris l'hélicoptère) me ramènent tout droit à la publicité des premiers ordinateurs Apple et du secret de l'anonymat. Vinci me ramène à Jules Verne et Verne à Nantes (moi le pur Nantais, même s'il vécut à Amiens). Si Jules Verne (et le Capitaine NEHEMO) avait pu recevoir des e-mails d'un industriel de la NASA, celui-ci lui aurait dit qu'il avait raison de prévoir le lancement de la fusée de la terre à la lune à Cap Canaveral.

Mais moi qui ne PRECHE que la mort pour tout le monde (la communauté) je ne risque rien et ne fais que de l'ANTICIPATION TRAGIQUE (pléonasme) à bas prix.

Et pourtant, quelques e-lecteurs me surprennent en flagrant délit d'un crime commis il y a plusieurs millions d'années, quand un singe-ancêtre a PENSE que ce qui arrivait (il ne se passe jamais rien, parfois il arrive des choses) à son CONGENERE allait CERTAINEMENT lui arriver à lui aussi et m'écrivent (bêtement) pour me dire: "Mais oui, je vais devenir "adepte" de votre "site".

Tout ceci me fait penser à une réplique des "Visiteurs" (évoquée comme ritournelle) par un adolescent de mes amis: "On va tous y mourir!". Et si on s'en tenait à cette simple et unique évidence: un LIEN FORT (non hypertextuel) nous tiendrait uni. La représentation du tragique et l'introduction de la morale pourraient améliorer la POLITIQUE. 

Je me suis lancé dans l'e-criture électronique, surtout et avant tout pour une spécificité que je n'avais trouvée nulle part ailleurs, même pas dans le cinéma: je voulais avec la lecture d'un texte, donner à voir - ou ne pas voir - une image et que les lecteurs puissent me donner leur avis sur l'influence de l'image dans le texte ou au contraire le refus de voir une image dite "insupportable".

L'idée d'éditer le livre et d'envoyer au lecteur sur sa propre demande la photographie m'était alors venue.

Possible seulement sur quelques exemplaires mais cela allait en plus me poser des problèmes de droit: c'est du moins ce que me répondaient tous les éditeurs. Tout cela était tout aussi difficile à obtenir que des gros caractères en couleurs ou des insertions CDRom entre les pages.

Bref je touchais du doigt la pratique de l'idée d'interactivité que je détestais à l'époque car elle était réservée aux "jeux électroniques", en cela que je voulais la faire ressembler à un véritable DIALOGUE.

Puis un informaticien de mes amis m'a proposé de faire un site - ce qui résoudrait tous mes problèmes - y compris pour ce qui concernait la bande sonore.

Mais je continuais à me demander si les LECTEURS qui passeraient la page image du livre-texte, "consentiraient" à me contacter.

 

Sans vouloir enfoncer le clou qui chasse l'autre j'aimerais en revenir à la "définition" de la littérature (après celle de Sartre) selon Maurice Blanchot : en abordant la question du neutre, de l'art et du sacré, de l'indestructible, du récit et de l'idylle, de la critique littéraire, de la figure du Media Noche, ou en étudiant la lecture faite par Blanchot de Hölderlin et de Heidegger, des récits de Jean-Paul, de Baudelaire, de Kafka, et de Kierkegaard.

c'est à travers ses lectures de Mallarmé et de Kafka que Blanchot commence par mettre en place une véritable - phénoménologie de l'expérience de l'attente et de la présence littéraire -

2004 : http://www.arts.monash.edu.au/others/colloquy/issue10/index.htm

- D'une certaine façon, l'e-lecteur qui écrit à un auteur a envie de parler à un mort-vivant.

La communication électronique place l''e-criturien en totale synchronie avec l'e-lecteur.

Partant de là, je veux bien me placer dans le lieu de la poesis, de l'action
 collective,  de la praxis et du métexis (prendre part) .

 On trouve tout sur internet (gratuitement) , tout le monde peut participer (pour l'heure avant le retour de la Censure douce) et tout est à tout le monde.   Tous les sites sérieux se font un honneur de placer un lien invitant le visiteur à dénoncer les débordements des autres.

Continuité................................ : Du jour (qui était une nuit) où enfant j'ai connu la mort, je suis tombé dans le GRAVE en étant dispensé du SERIEUX et j'étais condamné à me débattre contre l' INCOMMUNICABILITE. La solitude existentielle imposée par la mort de mon PERE-DIEU allait devenir INVIVABLE.

Comment vivre avec le trauma de la hantise de la mort immédiate? L'éducation agnostique que j'avais reçue faisait que j'étais incapable d'imaginer aucun spectre, aucune âme. LIRE, voir des FILMS, ECRIRE, fabriquer des FILMS... Faire un site Interactif, multi-médias.

L'instantanéité de la communication ECRITE par les oreilles en caoutchouc des années 1980 - me montrait de façon évidente que l'on pouvait dialoguer par écrit à des distances lointaines. Mon ami Pierrot je t'écris de la lune et tu me réponds comme si tu me tendais une feuille de la main à la main.

Un ami me confirme qu'il ne peut aller sur mon site car après il n'a plus goût à rien mais que sa femme est devenue une "adepte" (sic)

Un autre très vieil ami, professeurs de Latin et de Grec m'a boudé le jour où je lui ai demandé de me servir de correcteur de mes coquilles (autrement appelées fautes d'orthographe) -

Attention aux fautes (vérification comprise; qui n'étaient que des coquilles) m'a écrit via le mail, une autorité de l'écriture électronique.

Constatation obligée que si on se trouve être un prolo qui ne connaît pas l' ORTO-Graphe, mais bien les ordinateurs, on n'a plus qu'à la FERMER, à se taire, à retourner AU SILENCE ORIGINEL.

Un autre grand professeur m'a écrit: "Tu n'as pas peur de conduire des jeunes de moins de 18 ans, au suicide". D'où une panique qui suivit et m'a contraint à porter une INTERDICTION FICTIVE au mineurs ... qui ne s'empressent pas d'aller sur le site (preuve du fournisseur d'accès) très décevant pour eux. La chair est triste mais je n'ai pas lu tous les livres.

Ceux qui conduisent les autres aux "NOUVELLES FORMES D' ESCLAVAGISME" n'ont pas peur de cela!

La plus redoutable de toutes les interventions fut celle d'une habituée qui m'envoyait des "REPROCHES" très estimables qui m'ont, finalement conduit, par un abus de pouvoir (de sa part) à m'auto-censurer dans un premier temps car je trouvais ses remarques "JUSTES et JUSTIFIEES", puis dans un second temps, à changer l'adresse du site ... MAIS avec les progrès des moteurs de recherche l'e-lectrice m'a rapidement retrouvé : comment échapper aux INDESIRABLES (mineurs ou autres?).

Reste, qu'à bien y regarder on m'écrit le plus souvent pour me demander pourquoi tel "icône" ne s'ouvre pas? tel son n'est pas audible et surtout pourquoi "ON REVIENT A LA CASE DEPART?" (de l'importance de la symbolique du "Jeu de l'Oie") : ce fut l'un de mes premiers véritables e-lecteur sérieux qui me portait à m'interroger sur mes trops longs chemins (LIENS LABYRINTHIQUES).

Enfin pour conclure, je me dis (hic et nunc, mais cela ne va pas durer - trop longtemps , j'espère) que le seul type de communication que mon essai a réussi est du type : Le répondeur de la célèbre émission de Daniel Mermey : LA-BAS SI J'y SUIS.

Du type: "LE TELEPHONE SONNE" à la radio ou

NOUS allons tous aller voir AILLEURS si nous y sommes.

PS/ je m'étais dit (au départ, en me rassurant) l' avantage, c'est qu'on ne peut pas recevoir de lettre ( de mail ) ANONYME;

MAIS les progrès techniques aidants, je me suis aperçu que cela était faux : donc, RETOUR A LA CASE DEPART.

Le funambule est mort quand il monte sur le fil.

Plus le temps passe, plus je pense que mes plongées dans les abysses de la littérature ressemblent au saut à l'élastique où alors au largage des amarres. Comme une vague qui vous assomme en vous frappant la nuque quand vous êtes sur le point de remonter vers la plage.